Portalis : sa vie, et ses oeuvres

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d'État et de littérateur. Il traça, de main de maître, le tableau du barreau à la fin du siècle dernier; il indiqua, d’après son expérience personnelle, les difficultés que rencontrait alors toute innovation ; enfin, il exhorta de nouveau les jurisconsultes à chercher dans la morale et dans la philosophie les règles de la jurisprudence, et

dans les lettres la source féconde de leurs inspirations.

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« … Il n’en est pas, dit-il, des lettres comme des sciences. Les sciences ont chacune leur territoire déterminé, Le domaine des lettres ne connaît point de limites. Elles sont utiles à toutes les sciences, et on ne peut les réputer étrangères à aucune profession, Elles sont assises sur le trône avec le monarque; elles président à la majestueuse rédaction de ses lois; elles jettent sur Les écrits du savant, sur Les discussions du magistrat et du jurisconsulte, cet heureux souffle de vie qui seul peut perpétuer la durée des productions de l'esprit et leur assurer, en quelque sorte, l’immortalité. .…….

» … Ne serait-ce pas une grande erreur de ne voir, dans la culture des lettres, qu’une occupation ou un délassement frivole? Ne faut-il pas plaire aux hommes, si nous avons besoin de leur opinion, de leur suffrage, de leur concours? Ne faut-il pas même leur plaire, si on aspire au droit de les servir et de les instruire? Si nous cessions de leur être agréables, nous pardonneraient-ils l’importune générosité de vouloir leur être utiles?

» … Pourquoi donc, dans la science des lois, négligerait-on plus qu'ailleurs, les moyens d’agir effica-