Portalis : sa vie, et ses oeuvres
AVOCAT 29
1789, à la veille des élections qui devaient P envoyer aux États-Généraux, ilsollicita l’appui de Portalis auprès du conseil municipal d'Aix et le pria de le recommander aux électeurs !; bien plus, s’il faut en croire une anecdote recueillie par un ami de Portalis, Mirabeau alla le consulter, peu de temps après la perte de son procès, sur une affaire d’une importance capitale pour lui: rare et précieux témoignage rendu par le grand orateur au talent et à l'intégrité de son adversaire ?!
Cependant, la Révolution approchait et les premiers symptômes d’une catastrophe étaient déjà visibles. Une agitation sourde et croissante se répandait dans les esprits; les parlements entraient en lutte ouverte avec les ministres ; les publicistes émettaient impunément des opinions de plus en plus hardies; la détresse financière menaçait d'aboutir à la banqueroute; au milieu de ce trouble universel, le pouvoir hésitait : dernier et redoutable signe des grandes crises politiques. Louis XVI, le plus juste, le plus libéral, le meilleur peut-être de nos rois, s’il n’eñût été trop faible de caractère, flottait indécis entre les vœux de la nation et les conseils dangereux de son entourage. Il se débat-
4. Notice de M. Hello, page 13. — D’après le même biographe, Portalis n’accueillit que la première de ces deux demandes. Il songeait alors à se présenter aux suffrages des électeurs, et il considérait, d’ailleurs, Mirabeau comme indigne, par son caractère, de siéger aux Elats-Généraux.
2. Notice anonyme de 1807, page 49. — L’anecdote aurait été raeuntée à l’auleur par un jeune avocat, ami de M. Melchior Portalis, beau-frère et cousin de Portalis l'Ancien.