Portalis : sa vie, et ses oeuvres
SES DERNIÈRES ANNÉES 359 sait déposer au Corps législatif un projet de loi ayant pour but d'élever à vingt mille francs le maximum des pensions en faveur des grands fonctionnaires de l’'Empire et de leurs veuves et enfants, « lorsque, par des » services distingués, ils auraient droit à une récom» pense extraordinaire et que la situation de leur for» tune le rendrait nécessaire. » En présentant ce projet de loi, l’un des conseillers d'État chargés de le défendre, Defermon, rendit au désintéressement de son illustre collègue l'hommage le plus éclatant et le mieux mérité :
« Dans quelles circonstances, dit-il, venons-nous » vous présenter ce projet de loi? Un Ministre, dis» tingué par ses talents et ses vertus, plein d’amour » pour Sa Majesté l'Empereur et Roi, entièrement dé» voué à son service, nous a été enlevé par une mort » mopinée. Sa fortune fut la chose dont ce Ministre » s’occupa le moins, et à tous les exemples qu'il a » laissés se.joint particulièrement celui d’une intégrité » trop honorable pour ne pas mériter d’être récom» pensée. »
L'Empereur sassocia plus directement encore aux honneurs rendus à la mémoire de Portalis : le 18 novembre 1808, par une lettre datée de Burgos, il prescrivit au duc de Massa de faire placer, dans la salle des séances du Conseil d’État, les bustes en marbre de Portalis et de Tronchet : « Notre intention est, disait-il, » que nos ministres, conseillers d'État et magistrats de » toutes nos cours voient dans cette résolution le désir » que nous avons d'illustrer leurs talents et de récom-