Portalis : sa vie, et ses oeuvres
SES DERNIÈRES ANNÉES 361 beau et illustre, par un admirable trait de courage, les dernières séances du Parlement d'Aix.
La Révolution éclate : forcé de quitter la Provence, il se réfugie, pendant la Terreur, à Lyon, et y prononce, en 1798, l'apologie de Louis XVI; poursuivi de nouveeu, il fuit à Villefranche, puis à Paris, où il tombe entre les mains de ses ennemis. Après une année de captivité, miraculeusement échappé à la guillotine, il est délivré au 9 thermidor, et, peu de temps après, il entre, en vertu d’une double élection, au Conseil des Anciens. Impartial, incorruptible, ferme sur les principes et conciliant dans la forme, il s’allie aux députés constitutionnels et ne tarde pas à devenir l’un des chefs les plus influents de ce parti, trop sage et trop honnête pour être écouté du Directoire. Défenseur infatigable des idées de justice, de liberté, de paix et de légalité, il réclame l’abrogation des lois iniques portées contre les parents des émigrés et contre les prêtres réfractaires ; il revendique, dans un rapport qui est un modèle d’éloquence politique, lindépendance de la pensée et la liberté de la presse; il combat les égarements des clubs; il émeut la France et l’Europe, en préservant des vengeances du Directoire les naufragés de Calais.
Le 18 thermidor éclate : le parti constitutionnel est proscrit et Portalis prend le chemin de l'exil. Réfugié d’abord à Zürich, puis à Fribourg en Brisgau, il se rend à Emckendorff, en Danemark, auprès du comte et de la comtesse de Reventlau, qui l'entourent des soins les plus touchants et adoucissent, par leur amitié, les