Portalis : sa vie, et ses oeuvres
SES DERNIÈRES ANNÉES 363 mettaient les circonstances, et, après avoir posé dans le Discours préliminaire les principes des nouvelles lois civiles, il en termine solennellement la discussion, en présentant au Corps législatif le projet de loi qui doit les réunir en un seul Code.
En même temps qu’il rédige le Code, il veille à Papplication du Concordat et à la réorganisation des cultes. Entre l’irréligion du parti républicain et l'intolérance des émigrés, entre les volontés despotiques de Napoléon et les résistances non moins absolues de la cour de Rome, il parvient presque toujours à conserver son indépendance et son impartialité. S’il cède quelquefois à l’ascendant de l'Empereur, s’il exécute à regret des mesures qu’il désapprouve, si, par quelques défaillances, il paie tribut à l’humaine faiblesse, il montre, le plus souvent, autant de fermeté que de modération. Homme d’État profondément religieux et plein de sentiments patriotiques, il combat tour à tour les deux partis extrêmes qui attaquaient le Concordat. Il présente, dans le plus beau de ses discours, ce grand acte à la sanction du Corps législatif et il justifie les articles organiques critiqués par le Saint-Siége. Devenu Ministre des Cultes, il complète son œuvre en reconstituant le clergé catholique sur la double base de la to lérance et de la liberté : il réussit à effacer les souvenirs douloureux laissés par le schisme révolutionnaire; malgré des difficultés sans nombre, il parvient à réconcilier les deux clergés, en inspirant aux réfractaires et aux assermentés les mêmes sentiments d’estime et de reconnaissance. Il peut alors, avec une satisfaction