Portalis : sa vie, et ses oeuvres
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les États-Généraux furent convoqués, la voix publique désignait Portalis pour député ; mais un adversaire invincible se présenta : c’était Mirabeau, dont l'influence dominait la Provence et qui était déjà le signe de ralliement du parti libéral. Portalis évita prudemment la lutte et continua de remplir ses fonctions auprès du Parlement. Il illustra les dernières audiences de cette compagnie par un trait de courage qui mérite d'être cité.
La Révolution avait marché rapidement : l'instinct de violence et de destruction qui fermente au fond de la nature humaine était venu, dès les premiers jours, jeter hors de ses voies l’esprit de pacifique progrès qui avait inspiré Les cahiers des États-Généraux. Le sang avait souillé l’œuvre de la Constituante ; le désordre, né à Paris, se propageait dans les provinces, et, par une faiblesse déplorable dont ils n’ont donné que trop de preuves, les honnêtes gens de tous les partis ne -déployaient pas, contre l'invasion du mal, l'énergie et le courage civil qui auraient pu l’étouffer en son germe.
À Aix, quelques troubles avaient éclaté en 1790. < Dans un tumulte populaire, deux dragons du régi» ment du Roi, assaillis par une multitude égarée, » avaient tué un paysan en se défendant ; ils furent » arrêtés. La chambre des vacations du Parlement, » qui subsistait encore , devait les juger : elle leur » donna Portalis pour défenseur. Au jour fixé, la po» pulation entière s’émeut; elle menace de massacrer » les accusés, si les juges ne les déclarent pas cou-