Poussière du passé : (notes et tableaux d'histoire)

LE ROMAN D’UNE IMPÉRATRICE 97

À cet égard, le livre de M. Waliszewski est véritablement révélateur. Il n’ajoute aucun personnage nouveau au long défilé des séducteurs victorieux qui commence à Grégoire Orlof et finit, trente ans plus tard, à Platon Zoulof, le jour où meurt cette souveraine aussi ardente de cœur que de sens et que ses conceptions politiques ne purent jamais détourner de la douceur d’aimer et d’être aimée. Mais, sur chacun d’eux, il abonde en détails dont l'attrait égale celui des romans les plus habilement conçus et des drames les plus fortement corsés.

A l’origine de la plupart de ces heureux, que la femme amoureuse, — que cache si mal la souveraine, — comble de dons et d’honneurs, il y a quelque histoire louche, par où se révèle déjà, avant même qu’ils entrent en scène, je ne sais quel détraquement cérébral qu’il ne faut jamais perdre de vue, si l’on veut les comprendre et les expliquer. S'il en est de sincères dans l'amour que Catherine croit leur avoir suggéré, c’est assez difficile à établir, et plus difficile encore à croire. S'ilenest de tels cependant, ce sont les plus humbles, les moins avides de pouvoir, et

de ceux-là, le crédit ne dure pas. Ceux dont l’in6