Poussière du passé : (notes et tableaux d'histoire)

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d’autres bases et par d’autres procédés que leurs devanciers.

Ceux-ci, devant qui restaient obstinément fermés les dépôts de papiers d'État, avaient dû, à défaut des documents originaux, se contenter des témoignages intéressés et de dépositions dont il était inpossible de vérifier l’exactitude. Rien n’est trompeur au même degré que ces relations transmises par des témoins, chacun ayant intérêt à présenter les faits de manière à grandir le rôle qu'il a joué ou à justifier la conduite qu’il a tenue.

Étudier par exemplela police impériale d’après les dires de Fouché, recueillis dans les Mémoires qu’a publiés sous son nom Alphonse de Beauchamp ou dans ceux de Savary, duc de Rovigo, ne saurait vous conduire à la vérité. Pour la connaître, il faut, comme je l’ai fait, procéder à cette étude, à la lumière des volumineux dossiers conservés aux Archives nationales.

On peut en dire autant de tous les épisodes de l’histoire impériale. Jusqu'à il ÿ a vingt ans, ce fil conducteur manquait aux historiens. Un seul fut à même de s’en servir, M. Thiers. Aussi

son livre, entre toutes les publications auxquel-