Poussière du passé : (notes et tableaux d'histoire)

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bli où ils semblaient ensevelis. En un mot, à travers les narrations des hommes qui Pont le plus approché et le mieux connu, on ne s’est pas lassé de contempler Napoléon, et c’est tout autant dans sa vie privée qu’en son rôle de soldat et de souverain qu'on s’est plu à l’étudier, à le voir agir, commander et vaincre.

Entre les nombreux récits qui nous ont rendu sa hautaine figure, il y a des différences à faire; tous ne se valent pas. Mais il n’en est pas un où il n’y fait quelque chose à apprendre et aussi quelque fait nouveau, où se révèle un Napoléon

‘ignoré. D’abord ce fut Marbot qui tint la tête; nul ne nous avait appris plus de choses que lui sur le héros; nul ne l’avait peint sous des couleurs plus vives, ni décrit en traits plus profonds les événements qu'il traversa et les théâtres où il évolua. Mais il faut bien reconnaître que maintenant Marbot a un rival. Je ne sais même si, comme narrateur de tant de choses épiques, Thiébault n’est pas à la fois plus exact, plus vraisemblable et plus humainement clairvoyant. Ainsi que Marbot, il a vu des choses que d’autres n'avaient pas songé à regarder ou qui ne

leur étaient point apparues. Mais, en nous les