Poussière du passé : (notes et tableaux d'histoire)

LES MÉMOIRES DE GUERRE 167

de Marbot, ceux de Thiébault devront servir de base à ce travail. Il nous raconte bien des choses inconnues, comme celte campagne de Naples, non moins tragique que le siège de Saragosse, et surtout plus ignorée.

Tout au plus faudra-t-il se défier de ses préventions, de son coup de dent à la Saint-Simon. En revanche, en le lisant, qu’il éveille discrètement le souvenir de ses aventures d’amour ou qu’il retrace les épisodes de guerre auxquels il a assisté, ou enfin qu’il en ressuscite les personnages, on sentira, dans la poitrine du soldat, battre le cœur de l’homme. C’est cette dose d'humanité versée dans ses récits qui léur donne leur principal charme, tant il est vrai que rien n’excite en nous autant d'intérêt qu’une ouverture sur l’âme des êtres qui nous permet de pénétrer en eux et de nous convaincre qu’en dépit de la différence des temps et des milieux lâme humaine reste toujours la même. Et quoi qu’on pense du mérite de ces mémoires, on ne saurait nier qu'ils ont merveilleusement enrichi le trésor documentaire fourni peu à peu par tant d’historiens et de mémorialistes, trésors dont nous avons le droit d’être fiers.