Poussière du passé : (notes et tableaux d'histoire)

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canons, de 25.000 prisonniers, entrent victorieux dans la capitale des Deux-Siciles, d’où la cour est partie pour se réfugier à Palerme.

À Naples, comme à Milan et comme à Rome, ils sont accueillis ainsi que des libérateurs. Au début de la Chartreuse de Parme, Stendhal s’est inspiré de ces souvenirs. L'histoire d’un jeune officier français qui ouvre son récit, cette faveur des plus grandes dames tombant sur les héros dépenaillés de l’armée française et les grisant de soins, d’attentions, de tendresse d’un jour, est histoire de la plupart d’entre eux. Ce fut celle de Thiébault. Il se plaît à nous le dire. Il ne nous fait grâce d'aucune des circonstances où il cueillit les lauriers de Vénus, comme on disait alors, après avoir cueilli ceux de Bellone.

Il symbolise au plus haut degré la race incomparable de ces soldats de la Révolution et de l’Empire dont vingt ans de guerre avaient bronzé la peau sans endurcir leur cœur, exalté le cou. rage sans étemdre leur générosité naturelle, et que les femmes de ce temps, façonnées à n’admirer dans l’homme que les qualités de beauté physique, de vaillance et de force, aimaient comme Omphaleaimait Hercule, parce que, comé-