Poussière du passé : (notes et tableaux d'histoire)

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pour Macdonald une estime sincère, mais il ne l'aimait pas, sans lui avoir jamais dit pourquoi. Cependant, le soir de Wagram, dans l'ivresse d’une victoire dont une bonne part revenait à ce valeureux soldat, il le fitmaréchal de France sur le champ de bataille. « Il vint à moi, raconte Macdonald, et m’embrassa cordialement, en me disant: « Soyons amis, désormais. — Oui, ré« pondis-je, à la vie, à la mort. » Ï ajoute : «Jai tenu parole, non jusque-là pourtant, mais jusqu’après l’abdication. » Et, sans doute, Napoléon n’en attendait pas davantage, car, à propos de ce même épisode, on lit dans le Wémorual de S'ainte-Hélène : « Le nouveau maréchal s’écria, dans l’effusion de son cœur, qu’il vouait à l'Empereur une fidélité sincère, engagement que Napoléon, du reste, aeu l’occasion de déclarer avoir été rempli. » Quelques semaines plus tard, à la faveur accordée déjà, l'Empereur en ajouta de nouvelles. Macdonald reçut le titre de duc de Tarente et une dotation de soixante mille francs. Les préventions impériales semblaient donc à jamais évanouies. Mais elles reparurent bientôt. Macdonald ne cessa d’être employé, car il s’était

rendu nécessaire. Ses rapports avec le maître