Poussière du passé : (notes et tableaux d'histoire)

186 POUSSIÈRE DU PASSÉ

Napoléon et les sentiments de révolte qui les animaient, lorsqu’après la campagne de France et la prise de Paris, acculé à Fontainebleau, il voulait les entraîner à de nouveaux combats.

Ces sentiments, Macdonald fut chargé de les transmettre à l'Empereur.

« L'Empereur vint à moi : — Bonjour, duc de Tarente; comment va? — Fort tristement, dis-je; tant d'événements malheureux! succomber sans gloire! n’avoir pas fait un effort pour sauver Paris! Nous en sommes tous accablés, humiliés! — Cest un grand malheur, c’est vrai, répondit-il; et que disent vos troupes ? — Que vous nous appelez pour marcher sur la capitale; elles partagent notre douleur et je viens vous déclarer en leur nom qu’elles ne veulent pas l’exposer au sort de Moscou. »

Et ce douloureux entretien se continue. L’Empereur résiste. Il ne veut pas qu’on cède. Il expose ses plans, énumère les ressources qu'il croit posséder encore, et ne s'arrête, ses illusions apaisées, que lorsqu'il comprend qu’on ne lui obéira plus et que de la bouche de ses maréchaux tombe cette parole : « Nous en avons

assez !»