Poussière du passé : (notes et tableaux d'histoire)

LES MÉMOIRES DE GUERRE 191

grandir. En 1814, après avoir défendu comme un lion le sol envahi, la capitulation de Paris uue fois signée, il se rallie aux Bourbons. Bientôt conquis par sa nature chevaleresque, ils le comblent des témoignages de leur confiance ; partout, ils le mettent au premier rang.

Cette confiance a touché soncœur. À son tour, ilse dévoue à ceux qui la lui ont prodiguée. Pendant les Cent-Jours, il est impuissant à retenir ses soldats qui retournent à leur ancien maître. Quant à lui, il refuse de le servir et de trahir le roi. Il reste à l’écart jusqu’à la fin de cette crise douloureuse. Lorsque Louis XVIIE revient, il rend au noble soldat honneurs et dignités. Dès lors, la carrière du maréchal se continue dans la paix, aussi pure qu’elle s'était faite dans la guerre, sans qu’en aucune circonstance, pair de France, commandant en chef de la garde nationale, grand chancelier de la Légion d'honneur et enfin gouverneur des Invalides, on puisse y signaler une défaillance propre à en détruire l’admirable unité. Jusqu'à la fin de sa vie, il reste ce qu'il a toujours été : sans peur et sans reproche.

A l’exemple de tant d’autres de ses compa-