Poussière du passé : (notes et tableaux d'histoire)

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gnons, le maréchal Oudinot aurait pu écrire ses Mémoires. Ils eussent égalé par l'intérêt les plus attachants. Soit qu’il fût surtout homme d'action, soit qu’il répugnât à parler de lui, il ne l’a pas fait. Néanmoins, grâce à sa femme, celle qui fut la seconde M“ Oudinot, duchesse de Reggio, et, sous la Restauration, dame d’honneur de la duchesse de Berry, nous avons aujourd’hui un équivalent des Mémoires que luimême avait renoncé à écrire, ces souvenirs que rédigea la maréchale et qui, longtemps gardés inédits dans les archives de la famille, ont été publiés par M. Gaston Stiegler avec une élégante préface du marquis Costa de Beauregard. Le livre est admirable. De la première à la dernière page, il constitue une révélation, non peut-être une révélation de faits, mais la révélation de deux âmes superbes; car par l’âme, l’épouse égala l'époux, et ce qu’elle a écrit de Jui se ressent du culte ardent et de la tendresse passionnée qu’elle lui avait voués. Cette tendresse et ce culte étaient antérieurs au mariage. Ils le déterminèrent. Entre cette belle et touchante Me de Coucy, qui n’avait pas encore