Poussière du passé : (notes et tableaux d'histoire)

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la connaissant à peine quandil avait été enfermé, il n’était pas étonnant qu'il l’eût oubliée ; que sa sœur elle-même, bien qu’elle eût sept ans de plus que lui, la parlait si mal à sa sortie du Temple qu’on avait peine à la comprendre,

Ce sont là des faits controuvés. Il est constant que tant que le Roï et la Reine eurent leurs enfants auprès d'eux, chaque jour ils leurs donnaient des leçons, et sans doute ils ne les eussent point déshabitués du français. Il n’est pas moins constant que la duchesse d'Angoulême parlait et écrivait sa langue. La preuve en est, entre autres, dans les entretiens qu’elle eut au Temple avec Pauline de Tourzel et dans la lettre qu’elle adressa à son oncle le comte de Provence en quittant sa prison.

Il en est de même dela plupart des arguments de Naundortf. Ce sont des assertions invraisemblables et sans preuves. Son fils montra un jour à un visiteur une croix de saphirs qu’à l’encroire Louis XVI donna à son confesseur l’abbé Edgeworth de Firmont et que celui-ci aurait léguée à Naundortff. L'abbé Edgeworth, qui mourut auprès de Louis XVIIT en 1807, avant que Naundorff eût commencé son roman, a laissé la rela-