Poussière du passé : (notes et tableaux d'histoire)

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qu’en peut donner à l’historien la lettre morte du document ». Or, ce qu’il a trouvé surtout, c’est le vide des choses disparues. L'art avec lequel il les fait revivre n’en a donc que plus de prix. Il faut lui en savoir tout particulièrement gré, en songeant que, tandis que Pierre le Grand a touJours intacte, sur la rive glacée que sut féconder son génie, sa maisonnette en bois, il ne reste plus rien de Catherine, si ce n’est quelques rares reliques sans signification historique. Ce qu’on garde d'elle, c’est plus encore que des débris du cadre dans lequel elle a vécu, l’écho de ce qu’elle y a dit et le souvenir de ce qu’elle y a fait. Ce sont ces échos et ces souvenirs que M. Waliszewski, dans ce second volume dont le mérite égale le mérite du premier, achève de coordonner, de classer, de mettre en scène, après les avoir recueillis avec un soin pieux, non seulement à travers les mémoires et les livres où ils étaient épars, mais encore parmi les innombrables pièces documentaires dont le gouvernement russe a laissé les historiens et les savants prendre connaissance dans ses précieux dépôts d’archives, libéralementouverts àleurs investigations.

Il n’y a pas à se dissimuler que ce qui, dans un