Précis des événements militaires, ou Essai historique sur la guerre présente : avec cartes et plans. T. 2, Renfermant la suite dles évènmens les plus remarquables depuis la rupture de congrès de Restadt jusqu'à la fin de la campagne de 1799, au 7 et 8 de la République, page 477
Notes 461 Romains se déclarer contre lui; puisquenous voyons Henri, abandonné non-seulement par son clergé, mais par ses barons, lorsqu'il est excommunié par les papes. La te des deux puissances fut bien l’origine de ces factions; l’opinion eut toujours plus ou moins d'influence sur ceux qui embrassèrent lun ou l’autre parti; mais il est peu de phénomènes historiques que des causes simples puissent expliquer. En général, on ne comprendra jamais bien la conduite des hommes, si l’on veut ne leur supposer qu'un seul motif d’action. Tantôt c’est l'opinion , tantôt l'intérêt, tantôt les passions qui les dirigent ; la raison y a toujours la plus petite part, et vdilà pourquoi ceux qui veulent tout expliquer par elle, frappent toujours le plus loin du but.
Nous voyons deux puissances succéder à celle de l’ancienne Rome, le moderne empire et la papauté; | celle-ci fondée entièrement sur l’opinion; la première ayant des forces réelles, mais en tenant aussi une partie de cette même opinion : singulière influence des mots sur l'esprit des hommes! Au nom de Rome sembloit attachée l’idée de empire de VUnivers. Un prince allemand porte le titre d’empereur de Rome ; il croit avoir des droits sur tout ce que Rome a possédé, et la multitude est portée à le croire. Un pontife commande à Rome même ; s'il ne peut soumettre tous les royaumes, il croit pouvoir en disposer. Les passions et les intérêts servent tour-à-tour les deux partis. Des princes acceptent des couronnes de cette main pontificale,