Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3
INTRODUCTION. 25
eret, ceux que les Russes ont fait arrêter. Ceux-ci s’inquiètent et manifestent leur trouble ; chaque nuit leur fait craindre un massacre général, Ils se disposent à s'emparer de l'arsenal. Tout est perdu pour les habitans de Varsovie, s'ils ne préviennent ceite résolution. Ils sortent en tumulte de leurs maisons ; tout leur devient une arme contre les Russes. Ils n’ont point de chefs, ils ne suivent aucun ordre , mais ils fondent avec une telle impétuosité sur les Russes, que ceux-ci ne peuvent plus suivre aucun ordre dans leur défense , ni ménager une communication entre tous leurs postes attaqués à-la-fois, Ils ne reçoivent ni ne veulent donner de quartier. Cet horrible combat dure quarante -huit heures. Les citoyens se sont enfin emparés des canons qui, pendant tout ce temps, ont foudroyé la ville. Les deux généraux russes, Ingelstrom et Apraxim, se retirent de Varsovie avec un petit nombre de troupes. Trois milles Russes tout couverts de blessures sont faits prisonniers ; six mille ont été massacrés ; ils ont perdu cinquante canons. L'histoire ne fait mention d'aucun combat soutenu avec plus d’acharnement entre des soldats et des citadins au désespoir, et cepen= - dant les généreux habitans de Varsovie devaient bientôt perdre l'espoir de la liberté, et ce bien qui est encore plus précieux aux peuples , l'indépendance nationale,
Le roi de Prusse se dispose à venger ses alliés. Il s’'avance en Pologne à la tête d’une armée de quarante mille hommes. Kaosciusko marche contre lui avec précipitation, et peutêtre avec imprudence. Il veut protéger Cracovie, cette ville qui a commencé l'insurrection. Il ose attaquer avec douze mille hommes l’armée prussienne, Il succombe après mille efforts de vaiïllance; il est obligé d'abandonner Cracovie au vainqueur : il se retire à Varsovie. Mais le tumulte, la terreur et la rage sont entrés dans cette ville avec la nouvelle de la défaite de l’armée. Les crimes de Paris, les crimes du 2 septembre, sont proposés en exemple aux habitans par des hommes féroces. C’est par de tels moyens, leur dit-on, qu’on arrête Le roi de Prusse. Les prisons sont forcées. Quelques citoyens accusés de connivence avec les étrangers sont massacrés. Kosciusko arrive et se montre plus consterné du crime a vient de se commettre que du revers qu’il a éprouvé. Îl fait saisir les principaux instigateurs du massacre , il les livre au supplice : jamais il ne parut plus digne de défendre la liberté de sa patrie.
Le roi de Prusse marche sur Varsovie. Cette ville est protégée par un camp retranché où se sont réunis les principales forces des Polonais. Pendant deux mois, ce
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