Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3
32 INTRODUCTION.
çais dans leur marche. La petite ville de Castella est énlevée de vive force, après avoir opposé une résistance désespérée à l’armée républicaine. Le vainqueur la livre aux flammes. Le roi d'Espagne décerne des récompenses à ses braves et malheureux habitans. Cependant l’armée es-
agnole s’avançait à marches forcées. Elle attaque le général Dugommier dans son camp, aux‘environs de la montagne noire ; dans la nuit du 18 novembre 1705. L'impétuosité de ce mouvement jette d’abord le désordre dans l’armée française. Dugommier s'élance au milieu des soldats, les ranime, marche à leur tête. Un obus le frap-
e, il meurt. Ses soldats le vengent par la victoire. Le général Pérignon lui succède. Peu de jours après que Parmée eut rendu les derniers devoirs à l’un des plus illustres généraux de la république, son successeur atiaque les Espagnols, retranchés sur les montagnes qui sont en avant de Figuières. Les Francais s'avancent vers ces hauteurs, sous le feu de quatre-vingts redoutes. Les Espagnols se troublent, tous les postes qu'il avaient jugés imprenables sont enlevés. Ils ne peuvent se défendre dans un camp retranché où ils s'étaient retirés avec précipitation ; ils abandonnent toute leur artillerie et leurs équipages ; trois de leurs généraux et cinq mille hommes restent sur le champ de bataille. Le fort de Figuières devient le prix de cette victoire , l'une des plus signalées qu’aient remportées les armées françaises. Une garnison de dix mille hommes approvisionnée pour un long siége capitule au bout de deux jours, et se rend prisonnière. L'armée victorieuse descend des Pyrénées. Le général Pérignon entreprend le siége de Roses. Les Espagnols avaient jeté dans cette place un corps de tronpes considérable; ils pouvaient la secourir et renouveler ses approvisionnemens
ar la mer, dont ils étaient maîtres. L'hiver apportait ont d'obstacles à un siége régulier. Cependant le général Pérignon parvient à s'emparer d’un fort qui couvre la ville de Roses, et qu’on appelle le Bouton. Après de longs efforts, la ville est battue en brèche, et les soldats français demandent l'assaut. La garnison, qui ne voit aucun moyen de le soutenir, embarque : cinq cents hommes qui étaient restés pour protéger la retraite rendent le fort et sont faits prisonniers.
Bientôt des provinces entières cèdent aux vainqueurs. Ils pénètrent dans la Catalogne ; ils menacent Girone et Tortose; ils ne lèvent des contributions qu’autant que l'exigent les besoins pressans de l’armée. Partout ils respectent les autels et leurs ministres. Par cette conduite,