Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

APPENDICE. äig

prince des Asturies, à l’occasion du dessein réel ou supposé de se retirer dans les possessions espagnoles au Mexique, tandis que les Francais s'empareraient de l'Espagne, il les engage à venir à Bayonne soumettre leurs griefs à son tribunal. IL concilie tout en les condamnant à lui abandonner leur empire; Joseph devient roi d’Espagne; le grand-duc de Berg (Murat), le remplace à Naples. Napoléon, qui savait si bien manier l'ambition, s’empare, à Erfurt, de celle de l’empereur de Russie, et le fait consentir à tous ces agrandissemens. De nouveaux obstacles l’arrêtent au moment de tout envahir. Les Espagnois, abandonnés par des princes dégénérés et indignes de régner sur une nation généreuse, retrouvent toutà-coup cette énergie qui avait jadis soutenu Pelage dans ses montagnes contre les forces des Maures, et l’armée française , envoyée au-delà des Pyrénées, est obligée d'apprendre une nouvelle tactique. L’Autriche entraînée, encore par les circonstances, se décide à laguerre. Napoléon arrive, lesennemis sont en présence : il a vaincu.

L'année 1809 le ramène dans les murs de Vienne, après la sanglante bataille d'Essling. La victoire de Wagram, rem portée au-delà de Vienne, met le scepire des Césars à ses pieds. L’armée française d'Italie de son côté, faisait des pro= diges. En vain les Anglais avaient d’abord obtenu quelques succès dans la Zélande. Le ministre Fouché leur avaitopposé les gardes nationales que d’un mot il avait su former, et Bernadotte, en se portant sur l'endroit menacé, avait sufh pour les arrêter, quoiqu'ils se fussent rendus maîtres de Flessingue, du fort de Batz et de plusieurs autres points importans.

On renouvelle ici l'histoire fabuleuse de Porsenna et l’on dit que Napoléon, menacé à Schœnbrun du poignard d’un autre Mutius, qui lui annonca deux cents conjurés résolus à délivrer le monde de l’ennemi de son repos, se hâta de conclure la paix et de revenir à Paris, préparer son nouveau mariage, par la dissolution de celui qui l’unissait à Joséphine de Beauharnais. Il avait fait preuve de générosité, après la bataille de Wagram, en laissant à l’empereur d'Autriche son trône dont rien ne l’empêchait de disposer. Peut-être cette mo. dération, laquelle n’est étonnante que dans un homme de ce caractère, était-elle le prix de l’alliance dont il songeait déjà à étayer la nouveauté de sa fortune. Mme de Beauharnaïis, alors impératrice, se prêta avec une complaisance contrainte, au sacrifice que l’on exigeait d’elle. L'empereur avait rassemblé à Paris, tous les rois, ses proconsuls, et le rer avril 1810, il fit asseoir l’archiduchesse Marie-Louise sur le trône alors le plus éclatant de l'Europe. Ce mariage lui gagna les provinces belgiques où l’on conservait encore de tonuchans souvenirs de

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