Rapport sur les Dommages de Guerre causés à la Serbie et au Monténégro présenté à la Commission des Réparations des Dommages

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dommages, dans une situation très précaire, vu qu'elle auraïf à payer en intérêts, des annuités dont le montant atteindrait un chiffre presque égal à la totalité de son budget d'avant-guerre.

Nous avons inclus dans le mémoire concernant les dommages _ serbes ceux qui se rapportent au Monténégro; il est entré en lice dès les premiers jours de la guerre européenne et, de même que la Serbie, a été envahi, saccagé, spolié et dévasté pendant trois ans. Le Monténégro, formant aujourd hui avec la Serbie un seul Etat, devra être traité, en ce qui concerne l'évaluation des dommages et leur réparation, de la même façon que la Serbie.

Les pays Serbes, Croates et Slovènes, qui avant la guerre faisaient partie intégrante de l'ancienne monarchie austro-hongroise, font l'objet d'un mémoire spécial pour l'évaluation des dommages subis. La population de ces contrées, considérée toujours par les Hongrois et les Allemands. de l’Empire des Habsbourgs, comme rebelle parce qu’elle tendait vers la Serbie, fut, au cours de la guerre, très cruellement traitée. Cette population qui forme maintenant un seul Etat avec le peuple de la Serbie, a le droit d’être considérée avec la plus grande bienveillance par nos Alliés, car son attitude a puissamment contribué à l'effondrement de l’ Autriche-Hongrie et à la victoire de nos armes sur les Empires centraux. Les traitements exceptionnels que les autorités austro-hongroises ont infligés à cette population expliquent l'importance des dommages qu’elle a soufferts, dommages qui sont évalués et soumis à l'appréciation et à l'approbation de la Commission. Il va sans dire que la base de l'évaluation de ces pertes n'est pas la même que celle utilisée pour rechercher les moyens de dédommager la Serbie et le Monténégro, pays envahis et ravagés sans pitié.

Dans l'application du principe de priorité pour la réparation des pays dévastés, nous sommes absolument convaincus que la Serbie et le Monténégro occuperont la première place; plusieurs raisons plaident en faveur de ce point de vue: l'entrée en guerre de ces deux pays depuis le début des hostilités; l'occupation totale de ces Etats pendant trois ans; le nombre de victimes, qui dépasse un quart de la population et enfin l'endurance inébranlable avec laquelle ils ont soutenu la lutte jusqu à la fin de cette conflagration mondiale. Nous restons attachés au principe de la solidarité de nos ennemis pour le paiement de tous les dommages, la Serbie, plus que n'importe quel autre pays, puisant ses raisons dans le fait que son désastre fut provoqué par un commun accord entre les Bulgares, les Autrichiens et les Allemands.