Rapport sur les Dommages de Guerre causés à la Serbie et au Monténégro présenté à la Commission des Réparations des Dommages

= 16 \ Les dommages subis par la Serbie et résultant de la perte en hommes peuvent être représentés encore de deux autres façons: 1° selon le point de vue adopté par la Délégation des Etats-Unis et 2° selon le point de vue de la production nationale.

La Délégation des Etats-Unis évalue les dommages causés aux personnes en capital (en ne tenant compte que des dommages causés par des actes contraires au Droit International). Les sujets serbes tués par l'ennemi contrairement au Droit International sont indiqués ci-après :

PiSonniers ET 45.000 Population civile ........ 90.000 135.000

L'ennemi aurait de ce fait à payer 3.375.000.000 de francs minimum et 13.500.000.000 maximum. À ce chiffre il faut ajouter au moins encore {,5 milliards pour la réparation du dommage causé par invalidités, ÉORSÉQUENCES de faits de guerre contraires au Droit International.

Si nous nous plaçons au point de vue de la production nationale pour évaluer les pertes en hommes, nous arriverons au résultat suivant :

En supposant que l’homme à l’âge où il est en plein rapport ne représente qu'un capital de 20.000 francs, la Serbie possédait avant la guerre un capital en hommes de 17 milliards (et l’on ne tient pas compte du fait bien connu que dans l’agriculture — et 80 % de la population serbe s'occupe d'agriculture — la durée pendant laquelle l’homme est en plein rapport est beaucoup plus considérable que dans toute autre profession!)

62.4 % de ces personnes ont péri pendant la guerre, ce qui donne le chiffre de 10 milliards et demi de perte en capital-hommes.

X. Frais de guerre au point de vue de l'Économie Nationale.

Economiquement affaiblie par les guerres balkaniques, paralysée par suite de l’emploi de tous les moyens de transport pour les besoins de guerre, sa force productive diminuée par suite des réquisitions du bétail de trait et autre, la Serbie a dû, dès le début de la guerr recourir aux /\liés pour faire face aux nécessités financières de la