Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

112 RÉCITS DES TEMPS RÉVOLUTIONNAIRES.

sion de le tenir au courant des événements politiques dont elle était le témoin, écrivait au comte d’Avaray dans le style incorrect et familier qui caractérise ses lettres : « Vous avez su l’arrestation du Comité royaliste. N’avez-vous pas craint encore que j'y fusse fourrée? Sur ce, soyez tranquille. -Son existence m'était connue depuis longtemps. Mais sa composition me dégoûütait, Il y avait du bon et beaucoup de mauvais dont on doit se servir et tirer parti, mais jamais leur donner son secret à garder, et quand je vois cinq anciens agents de police, dont un m'a été particulièrement connu pour sa scélératesse consommée, être vil, sortis de la boue, sans naissance, éducation ni honneur, eh bien! ces êtres faisaient partie du Comité et connaissaient tout ce qu’ils devaient ignorer. Oh! ne craignez pas que je me fourre dans un pareil tripot. Cette découverte justifie l'opinion que j'en avais depuis longtemps. Voilà comment on se fie à un tas de fripons, tandis que l’on écarte les hommes honnêtes et que l’on s’en défie. Vous n’imaginez pas toute la correspondance qu'on a saisie. Il faut qu'ils soient aussi bêtes et maladroits qu'ils le sont pour l'avoir laissée dans la maison où ils s’assemblaient. Ces choses-là doivent être