Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

LE COMPLOT COIGNY-HYDE DE NEUVILLE. 119

Au moment où nous trouvons sa main dans l’un des multiples complots dont eut à s'occuper la police, au lendemain du 18 Brumaire, il avait vingt-sept ans, étant né à Lyon le 13 mars 1774. Entré dans la marine, il était enseigne en 1792, Mais, à cette époque, il émigre. Durant l’année suivante, on constate tour à tour sa présence à . Londres, au camp de Jalès, à Gênes et enfin à Toulon, où il figure parmi les défenseurs de la ville assiégée par les troupes républicaines. Lorsque la place est prise, il s'enfuit sur l’escadre anglaise, et, durant plusieurs années, on ne sait trop ce qu'il devient.

En 1799, il est à Paris, s y fait arrêter, et, dans des circonstances assez obscures, il parvient, après dix mois de détention, à démontrer qu'il a été indignement calomnié. Le 4 nivôse de l’an VIT, le ministre de la marine écrit au commissaire ordonnateur à Brest « que l'enseigne Jean-Pierre Rivoire, accusé d’émigration, s’est pleinement justifié » et qu’il devra recevoir un emploi de son grade; ses appointements arriérés lui seront payés à partir du jour de son arrestation.

Le voilà donc réintégré dans les cadres et attaché au port de Brest, où ses goûts de conspi-