Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

LE COMPLOT COIGNY-HYDE DE NEUVILLE. 121

sud-ouest. Il n’y a que les vents d'ouest-sudouest qui leur soient défavorables à cause de la mer qu'ils y élèvent. Ils y sont tenus avec de bons câbles et hors de la portée du canon. » Pour leur faire quitter la place, il eût fallu, les bombes ne pouvant les atteindre, des canonnières et des brûlots. Mais il n’y en avait pas dans le port.

Assurés de l'impunité, ces vaisseaux interceptaient les départs et les arrivages; ils envoyaient à tout instant dans la ville des émissaires à l'effet de se faire livrer l’arsenal. Ils débarquaient fréquemment à Concarneau, où ils avaient passé des marchés de grains avec les habitants qui leur en apportaient pendant la nuit. Sur d'autres. points de la côte, on leur vendait de l’eau-devie, et, un peu partout, ils trouvaient à s’approvisionner. |

L'état lamentable et la démoralisation de notre marine favorisaient ces menées téméraires et ces tentatives ténébreuses. Cette marine, jadis si brillante, n'existait pour ainsi dire plus. L'émigration lui avait enlevé la presque totalité de ses meilleurs officiers, remplacés tant bien que mal; la

chouannerie et les corsaires lui avaient pris ses