Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

122 RÉCITS DES TEMPS RÉVOLUTIONNAIRES.

matelots. Les rapports des amiraux Ganthaume et Sahuguet, qui commandaient à Brest, ne sont qu'une longue plainte. Tout leur manque, le personnel, le matériel, l'argent. Depuis longtemps là solde n'est plus payée. « Les marins reviendraient en grand nombre si seulement on payait l’arriéré aux familles. » Le cri général, c'est qu'on diminue la solde si l’on veut, mais qu’on la paye exactement.

« La course a perdu l'inscription maritime, dit, d'autre part, un rapport. Les deux tiers des marins prisonniers en Angleterre, sortis de ces quartiers proviennent des corsaires. Ce sont les meilleurs matelots, parce que l’armateur, avec son argent, à la facilité du choix. Le gouvernement est trompé sur le nombre et l’espèce d'hommes qui s'embarquent sur les corsaires. L'armateur présente à la revue des portefaix, des gens de métiers divers ramassés dans les rues, Ils sont inscrits sur les rôles d'équipages, le corsaire appareille. Mais il a embauché d’excellents matelots, des canonniers, des soldats dont il avait donné le nom à son équipage postiche; ils se rendent à un endroit convenu et l'échange se fait. Ainsi, à Saint-Malo, l’an dernier, il a été armé