Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

LA MORT DE PICHEGRU. 437

Germinal, de défendre la Convention, il l’a protégée contre les fureurs populaires; elle l'a proclamé le Sauveur de la Patrie, et lorsque, peu après, il est appelé au commandement de l’armée de Rhin-et-Moselle, il est à l'apogée de la gloire.

Il commet une première faute en recevant à son quartier général un émissaire du prince de Condé. Au nom de ce prince qui combat dans les rangs autrichiens, cet émissaire est venu lui proposer de faire arborer à ses troupes la cocarde blanche et de passer avec elles à l'ennemi; ül lui promet en retour de mirifiques récompenses. Pichegru repousse ces propositions; mais il a eu le tort de les écouter. Lorsque en 1797, à la veille du 18 fructidor, sa conduite est révélée par les papiers saisis dans les fourgons du général de Klinglin, émigré au service de l’Autriche, par les propos d’un aventurier Roque de Montgaillard et parles dénonciations de Moreau, qui commande alors l’armée du Rhin, elle sert de prétexte

. au Directoire pour justifier le coup de force qu'il exécute contre la majorité du conseil des CinqCents, d'accord avec Bonaparte, Hoche et Augereau .