Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

138 RÉCITS DES TEMPS RÉVOLUTIONNAIRES.

Dans cette journée du 18 fructidor (4 septembre), Pichegru est arrêté avec plusieurs membres du Directoire et de l’Assemblée et, peu après, déporté avec eux à Cayenne. Le 3 juin de l’année suivante, il parvient à s'évader. A la fin de septembre, il arrive à Londres, irrité contre ses bourreaux, avide de vengeance. Bientôt le royalisme compte un soldat de plus.

La coalition brisée par les victoires françaises, Pichegru, qui avait quitté l'Angleterre, y revient. Il est déçu, mais il n'a pas désarmé, et, après avoir vainement voulu combattre dans les rangs des armées alliées, il lie partie avec Cadoudal pour fomenter dans son pays la guerre civile et précipiter la chute de la République. C’est dans ce dessein qu'au commencement de 1804, il est à Paris. À ce moment, du glorieux soldat de 1795 il ne reste rien. Pichegru, à peine âgée de quarante-trois ans, ne porte plus qu’un nom souillé par la trahison. Il sait que, s’il tombe aux mains de Bonaparte, il est perdu.