Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

176 RÉCITS DES TEMPS RÉVOLUTIONNAIRES.

J'ai sous les yeux, provenant des archives de l'évêché de Versailles, un grand nombre de ces requêtes auxquelles, comme on l’a vu, le SaintSiège, très heureusement inspiré, fit droit, — et il n'eut pas à le regretter, — toutes les fois que le pétitionnaire pouvait prouver, avec la sincérité de ses regrets, qu'il avait cédé non à l'attrait de la femme, mais à la violence et à la peur; ce qui fut le cas de presque tous les requérants.

L'un d’eux, l'abbé Pierre Hureau, curé de SaintCyr-la-Rivière, raconte «comment il succomba ». Sa confession met en scène un conventionnel bien oublié aujourd’hui, mais à qui ses violences donnèrent, sous la Terreur, une réputation sinistre et passagère, ce qui ne l’empêcha pas, d’ailleurs, d’être nommé, en 1803, directeur de l’enregistrement du département de la Loire. Il se nommait Jean-Pierre Couturier; il avait été lieutenant criminel et civil d'un: bailliage en Lorraine. Successivement élu à la Législative et à la Convention et bientôt jacobin forcené, il demanda l’amnistie en faveur de Jourdan Coupe-Têtes et autres auteurs des massacres de la Glacière d'Avignon; il déclara ne pas blâmer la conduite de Carrier et proposa pour les prêtres une nouvelle