Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

LA CONSTITUTION CIVILE DU CLERGÉ, 477

formule de serment à laquelle ils devraient adhérer sous peine d'incarcération. En 1793, il fut envoyé en mission dans le département de Seine-et-Oise. Il y parut à la tête d'une bande armée, formée d'hommes sans aveu, ramassés dans les bas-fonds de Paris, et répandit de toutes parts la terreur, en s’attaquant de préférence aux prêtres.

€ Il faisait venir à Étampes et autres lieux les jeunes ecclésiastiques, écrit l'abbé Hureau, et ceux encore mariables; il les mariait en place publique, devant l'arbre de la liberté, où il faisait monter un homme, et pour fin de la cérémonie, le perché leur lâchait ses eaux sur la tête en criant : — Voilà l’eau bénite ».

Sices malheureux faisaient mine de résister, on les menaçait de mort. Gardé à vue chez lui, l'abbé Hureau dut donc choisir entre le mariage et le dernier supplice : « J'avoue que c’eût été une victime de plus : mais le courage m'a manqué. » Toutefois, pour se soustraire à une cérémonie « scandaleuse et déshonorante », il imagina, remplissant les fonctions d’officier public, de faire afficher les bans de son mariage avec sa bonne, fille âgée, infirme depuis vingt-cinq ans et dont il

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