Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

178 RÉCITS DES TEMPS RÉVOLUTIONNAIRES.

prenait soin « comme de sa mère ». Ces bans affichés, il se crut quitte de plus. Mais Couturier exigea la célébration. Le curé transcrivit sur les registres de l’état civil son acte de mariage; il le fit signer par plusieurs témoins, lesquels colportèrent partout qu'il était marié, ce dont le représentant du peuple voulut bien se contenter. «Il fut convenu avec ma domestique qui m'avait déjà plusieurs fois sauvé la vie, de ne point regarder ceci comme un mariage et de le rompre si la Révolution laissait entrevoir une lueur plus favorable à la religion et à ses ministres, ce qui parut au milieu de l’an V. Pour lors, nous allâmes exposer le fait à l'état civil du 2° arrondissement de Paris, qui demanda l'acte et l’annula en prononçant le divorce. »

En des conditions presque semblables se présente le cas de l’abbé Dirmand, jadis capucin, et nommé, après la suppression des ordres monastiques, desservant à Neauphle-le-Château, diocèse de Versailles. Il remplit ces fonctions, conjointement avec un vicaire, jusqu'à la fin de 1793. Ils sont contraints de les cesser « par la rigueur des lois gouvernementales ». — « C’est dans ce coup fatal porté à la sainteté de notre religion, expose