Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

LE COMPLOT COIGNY-HYDE DE NEUVILLE. 47

peuvent s'élever qu’à l'ombre de vos lauriers, ces mêmes hommes sont là pour vous trahir, pour vous frapper peut-être. Que vous rendiez, au contraire, aux Français le seul gouvernement qui doit les rendre heureux, que par vous une paix glorieuse et durable soit enfin assurée, que par vous les abus qui pouvaient exister sous l’ancien régime disparaissent avec le crime du nouveau, qu'il ne reste de cette Révolution que ce qu’elle put produire de grand et de glorieux... »

Le projet de lettre envoyé au comte d'Artois s'arrête là. Le prince refusa d’y rien ajouter. Il ne croyait pas à l'efficacité d’un appel à Bonaparte. C’est par l'exécution des projets hostiles antérieurement arrêtés que devait, selon lui, être poursuivie la chute du gouvernement consulaire.

Lorsque le Comité Coigny eut connaissance de ce refus, il n’était que trop disposé, non seulement à $’y résigner, mais encore à le souhaiter, par suite d’un événement tragique qui venait de prouver aux conspirateurs que Bonaparte n’entendait céder son pouvoir à personne, qu'il voulait être seul maître et qu'il ne reculerait devant aucune rigueur pour asseoir sa puissance sur des bases inébranlables. Dans sa pensée, l'heure était