Trois amies de Chateaubriand

PAULINE DE BEAUMONT 93

M. de Fontanes. Je suis tellement excédée de fatigue que je ne puis relire ce griffonnage et qu’à peine j'ai la force de lui renouveler l'assurance de mes sentiments. » L'affaire s’arrangea. Je ne sais même pas si elle fut un seul instant. périlleuse. Maïs elle avait bouleversé Pauline de Beaumont malade et douloureuse. .

Enfin, cette femme infortunée partit pour le Mont-Dore. C’était l’avant-dernière station de son calvaire. Sa faiblesse fit du voyage une souffrance perpétuelle. D’étape en étape, la maladie gagnait, Ses lettres d'alors sont un gémissement. Elle frémit, elle tremble. C’est la fièvre et c’est le froid : la fièvre d’un cœur fervent et le froid d’un cœur solitaire. La solitude où elle est l’épouvante et lui fait comprendre aussi qu’elle a toujours été seule; oui, plus seule qu’elle ne le croyait. Les lettres de Joubert, à cause de l’éloignement et du mauvais service de la poste, n'arrivent pas : elle se sent trop abandonnée.

Elle croit que le Mont-Dore sera son tombeau; et chétive, elle note que de si hautes montagnes n'étaient pas indispensables pour l’ensevelir… Elle sourit encore; mais son sourire doux est funèbre : elle sourit sur son tombeau, comme ces mélancoliques figures qu'il y avait sur les tombeaux étrusques. Au Mont-Dore, elle est mal logée; il fait, un jour, un temps d'été, le lendemain un temps d'hiver. Elle prend des douches, des bains effrayants et qui. achèvent de l’affaiblir. Elle tousse, elle a la poitrine