Trois amies de Chateaubriand

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serrée comme dans un étau; elle tombe en défaillance; on la soigne à tort et à travers. Elle est éperdue. Elle endure, de corps et d’âme, un égal supplice. Elle reçoit des lettres de René, « très tristes, très ennuyées, très mécontentes », sauf une, « qui était

- d’une inconcevable folie »; puis en viennent d’autres, qui sont Cextravagantes de gaieté ». Je ne sais pas si . elle préfère les tristes ou les gaies.

Et puis, où ira-t-elle?.. A Villeneuve et à Rome,

-ilya, écrit-elle à J oubert, ce qui lui est le plus cher

au monde : à Villeneuve, le tendre et bon Joubert, et, à Rome, l’enchanteur frivole qu “elle aime trop... Où ira-t-elle? La voici à Clermont.

Elle n'ose pas, de Clermont, écrire à Joubert qu’elle part pour Rome. A cette idée folle et qui va la tuer, elle se sent mieux elle se sent tout animée, plus animée qu’elle ne le voudrait : elle craint que l'huile, la pauvre goutte d’huile qui est le reste de sa vie, « ne brûle trop vite ».. Elle veut vivre encore assez pour aller jusqu’à Romel,

Elle partit. Elle fit ce long chemin de quotidienne fatigue, vers René, son amour. Elle fit, dans la douleur et le chagrin, sa dernière étape vers la mort.

À Milan, M. Bertin fut à sa rencontre. Il la mena jusqu’à Florence. À Florence, René vint au-devant d'elle, Et ils se revirent.

* ++ À partir de ce moment, il n’y a plus qu’à noter les hoses qu’elle à dites ou écrites, Ce sont des mots