Trois amies de Chateaubriand

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96 TROIS AMIES DE CHATEAUBRIAND

le « léger oiseau de passage » se trouva mieux. Pauline fit, avec René, plusieurs promenades en voiture; mais elle était trop faible même pour regarder la campagne et le ciel. René, un jour d'octobre, la mena au Colisée. Elle regarda ces ruines illustres; et puis : « Allons, j'ai froid... » dit-elle. Et elle rentra, pour se coucher; elle ne se releva plus.

Elle annonça qu’elle ne passerait pas le 2 novembre, car ce jour est consacré aux morts. Et puis, elle ce réprit; et elle annonça qu’elle ne passerait pas le 4 novembre : c'était le jour où l’un de ses parents était mort. Et elle devait mourir, en effet, le 4 novembre. Il est probable qu’elle sentait seulement qu’elle mourrait bientôt. Mais, de la part d’une mourante, ces paroles, peut-être hasardeuses, ont Pair de pressentiments. Et, de la part d’une âme noble, ces pressentiments marquent une pathétique volonté de mettre un peu d’ordre et des intentions dans le hasard des choses.

Les médecins dirent à René que Pauline ne serait sauvée que par un miracle. René tâcha de rassurer la mourante; il lui aïffirma que bientôt elle connaîtrait l’inanité de sa frayeur... « Oh! out, répondit-elle, un peu mystérieusement, — j'irai plus loin! » Phrase qu’on imagine ambiguë à dessein : elle irait plus loin dans la vie, — et alors Chateaubriand la croyait consolée; — ou bien elle irait plus loin, au-delà de la vie, dans la mort!.…

Elle savait qu'elle ne tarderait pas à mourir. Comme Chateaubriand pleurait, elle lui tendit la