Trois amies de Chateaubriand

PAULINE DÉ BEAUMONT 97

main et elle lui dit : « Vous êtes un enfant. Est-ce que VOUS ne POUS y atiendiez pas? »

Le 3 novembre, elle parut plus tranquille. Le médecin déclara qu'on devait lavertr de mettre en ordre sa conscience. Chateaubriand demanda le délai du lendemain. Elle ne voulut pas qu’il passât la nuit à veiller près d’elle.

Le 4 novembre, elle le vit troublé. Elle lui demanda : « Pourquoi êtes-vous comme cela? J'ai passé une bonne nuit. » Le médecin dit tout haut qu'il voulait parler à Chateaubriand dans la chambre voisine. Et, quand Chateaubriand rentra, elle voulut savo r. Il fondit en larmes et se jeta au bord du lit de la mourante. Elle le regarda et, d’une voix ferme, dit : « Je ne croyais pas que ce dût être tout à fait aussi prompt; allons, il jaut bien vous dire adieu. » Elle ajouta : « Appelez l'abbé de Bonnevie. »

Après les sacrements, quand René revint auprès de Pauline, elle fut brave; et elle lui demanda : « Eh! bien, êtes-vous content de moi? »

Toutes ces paroles extrêmes, je les emprunte au récit de cette mort qui est dans les Mémoires d’outretombe. Et, mon Dieu, je laisse de côté ce que Chateaubriand dit de lui-mêm:, parc: que cé n’est pas lui le personnage émouvant de cet épisode et parce qu'autant Pauline de Beaumont y est noble, touchante et admirable, autant j'y trouve Chateaubr and médiocre et plus attendri sur lui-même qu’il he faudrait,

Cependant, ici, nous devons le citer, parce qu’au

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