Trois amies de Chateaubriand

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104 TROIS AMIES DE CHATEAUBRIAND

bassadeur raconta, qu’à l'aube, rêvant éveillé dans son lit, il avait cru entendre une hirondelle gazouiller sur le volet de sa fenêtre. Ensuite, il écrivit les paroles qu'en demi-rêve il avait adressées à l'hirondelle. Bref, il tendit à M. de Marcellus ces lignes merveilleuses : « Hélas! ma chère hirondelle, je suis un pauvre oiseau mué et mes plumes ne reviendront plus. Je ne puis donc m'envoler avec toi... Et puis, où irions-nous? Le printemps et les beaux climats ne sont plus de ma saison... Tu pars : que la rosée rafraîchisse tes ailes! qu'une vergue hospitalière se présente à ton vol fatigué, lorsque tu traverseras la mer d’Ionie!.…. Salue pour moi les oliviers d'Athènes et les palmiers de Rosette. Si je ne suis plus, quand les fleurs te ramèneront, je t'invite à mon banquet funèbre. Viens au soleil couchant happer des moucherons sur l'herbe de ma tombe. Comme toi, j'ai aimé la liberté et j'ai vécu de peut... » Tandis qu’il composait, pour les hirondelles des jardins de Kensington, cette odeleite mesurée et délicate, se souvint-il d’une autre hirondelle, qu’il avait connue auprès des jardins du Luxembourg et qui, pour le suivre, jadis, était allée jusqu’à Rome, jusqu’à mourir?.… S'en souvint-il? Je crois que non...

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Telle est cette histoire d'amour, — et j'ai tâché de la prolonger plus loin qu’elle ne va, — une mé-

4. Comte pe Marcezrus, Chateaubriand et son temps, p. 463.