Trois amies de Chateaubriand

HORTENSE AL£LART TS 287

durant un moment toutes sortes de choses charmantes et qu’il a fait un livre plein de talent et parfois de religion, savez-vous qu’il vous plaît encore et qu'il y a un jour encore pour lui? » Poser la question, c’est, comme on dit, la résoudre, Oui, Sainte-Beuve le savait, et à merveille. A-t-il agréé les promesses qu’Hortense lui faisait d’une manière un peu interrogative? Hortense ajoutait : « Tout cela est silencieux, dans ces campagnes, et secrètement très doux, » Mais elle embrouillait tout, assez volontiers, Et, par exemple, c’était son bonheur, où son malin plaisir, de vanter auprès de Sainte-Beuve les mérites de Chateaubriand. Elle, Hortense, aimait épalement — ou presque — l’auteur des Martyrs et l’auteur de Port-Royal. Donc, elle désirait qu'ils s’aimassent bien... « Jai reçu ce matin le billet le plus adorable de M. Ch. et je me plais à vous unir, quand vous avez tant de rapports, »

Tant de rapports?.… Évidemment, Hortense leur avait été, à tous les deux, bienveillante, 1 y avait, entre Sainte-Beuve et Chateaubriand, cette analogie. Mais, de cette manière, ils étaient encore analogues à quelques-uns de leurs contemporains. Ils furent exceptionnels, autrement.

En somme, Sainte-Beuve dédaigna bientôt la jolie Hortense. Je m'explique cétte aventure. Pour ce qui est d'Hortense, eh! bien,. SainteBeuve était un homme célèbre et spirituel : donc, elle laima; comment ne l’aurait-elle pas aimé? Quant à Sainte-Beuve, — voici