Trois amies de Chateaubriand

HORTENSE ALLART 303

En 1847, elle apprend la mort de Mme de Chateaubriand. Et elle écrit à Sainte-Beuve : « Est-elle morte subitement? Comment René prend-il la mort de Céluta? A-t-il pu aller à l'enterrement? En est-il étonné, frappé? Cette mort si près est bien désagréable!... »

En 1847, Chateaubriand touche à sa soixante-dixneuvième année. Hortense écrit à Sainte-Beuve : € Enfin, il est libre; et, tel que je le connais, il peut encore oublier son âge autant qu’on l’oublie à vingt ans, au moins pour les idées et les enchantements!.. » C’est magnifique, malgré cette petite réticence.

Et puis, du 16 mai de la même année : « Je n’ai pas été voir René. Il m’écrit qu'il ne se mariera plus; mais il va, je crois à Passy, avec sa belle, »

Sa belle, c'était Juliette Récamier.

Chateaubriand mourut l'année suivante. C’est à peu près à cette époque qu’Hortense Allart de Méritens (et de dix autres lieux) commença de se tenir un peu tranquille et de n’être plus guère folle qu'en imagination. Elle vivait, très retirée, à Herblay, dans les livres, dans l'idéologie. Elle s’oceupait de l’éducation de ses enfants. Et elle nourrissait mille chimères, mais anodines et qui ne faisaient gutre de bruit que dans sa tête.

1. Voir l’Appendice (R).