Trois amies de Chateaubriand

314 TROIS AMIES DE CHATEAUBRIAND

chemins de fer. Alors, elle écrit : « Il a une très bonne santé, malgré son accident à la hanche, étant en. fant, qui ne l'empêche pas de faire quatre lieues à pied. » Au mois de mars, elle avait écrit : « Sa santé, qui est bonne d’ ailleurs, demande le Midi. »

Et puis, en mai, elle revient à Béranger, — ma foi, de la façon la plus comique, si l’on veut bien songer que cette lettre est adressée au Père Enfantin : « Béranger me disait : Allez donc avec les SaintSimoniens, cela fera vendre vos ouvrages; soyez la mère, avec Enjantin qui est le père... »

Pauvre Père Enfantin, quand il reçut cela, quelle drôle de figure ne dut-il pas faire! Mais Hortense, avec un naïf acharnement, continuait : « Si Béranger voulait que je fusse la mère et si vous, monsieur, vous étiez le Père, vous voyez bien que les enfants sont à vous. » L’extrême rapidité, l'urgence abusive de ce raisonnement dut effarer le pauvre Père Enfantin. Mais comme, ce jour-là, Hortense, — qui, d'habitude, n'écrivait au vieux saint-simonien qu'avec une respectueuse circonspection, — se montre vive, gaillarde et pleine d’entrain!...

Avant de signer, Hortense rappelle au Père « ces jours de nouveautés et de discussions » qui lui semblaient, dit-elle, « si vifs et si amusants ».. Si amusants!… Est-ce que le Père Enfantin trouvait la dialectique saint-simonienne « amusante »? est-ce qu’il discutait pour l’'amusement, cet homme graver...

Il y eut des ennuis à propos d'Henri Allart. Son écriture parut moins belle, son caractère parut moins