Trois amies de Chateaubriand

TROIS AMIES DE CHATEAUBRIAND .. 381

cisme et au nihilisme : qu'on yfaboutisse, au lieu de s’y installer tout de go, sans plus de façons, comme a fait Chateaubriand! On peut conclure par le scepticisme et par le nihilisme, oui, — mais conclure; et il faut, pour cela, des prémisses. Or, ces prémisses-là manquent à la philosophie de F Essar.

L’idéologie pure ne lintéressait pas; ou bien, elle lui échappait. Il y a, dans l’Essaz, la trace des conversations qu’il eut avec Chamfort et la preuve que Chamfort lui exposa le «système de perfection ». Ce système-là, l'auteur d’un ouvrage tel que l Essai pouvait le combattre; — le négliger, non. Chateaubriand l’a négligé. Et, à la manière dont il en parle, dans une note, on voit qu’il ne l’avait pas très bien entendu; il n’en a pas vu la portée. C’est dommage.

Plus tard, il est en train de composer Le Génie du Christianisme, en compagnie de Pauline de Beaumont. Quelques mois auparavant, Joubert étudiait le système de Kant et 1l le révélait à Pauline de Beaumont. Il est assez peu probable que celle-cr n’en ait pas dit un mot à Chateaubriand. Et il est singulier que Chateaubriand n’ait pas eu la curiosité de savoir un peu ce qu'était ce système.

Il aurait dû s’y intéresser. La Critique de la raison. pure détruit tout; la Critique de la raison pratique restaure tout. C’est-à-dire qu’elles sont, l’une à l'égard de l’autre, dans le même rapport de destruc-

- tion suivie de raccommodage que l Essai sur les Résolutions et Le Génie du Christianisme, Il était digne:

4. Voir l’Appendice (S),