Trois amies de Chateaubriand

APPENDICE 349

G (Page 1388)

Voici, par exemple, une charmante lettre, datée d'Orléans, au mois d'août 1815, et que M. de Loménie, l’auteur de Trois années de la vie de Chateaubriand, 18141816, a publiée dans le Journal des Débats du 1°" mai 1907. Chateaubriand venait d’être nommé pair de France. « Enfin, tu es contente : ta lettre, apportée par M. de La Touanne, était de la folie de Charenton. Il est impossible d’être plus fêté, plus aimé ici que je ne le suis. Ils sont désolés que je sois pair parce qu’ils ne peuvent plus m'élire. Aurais-tu voulu que je fisse des récits dans tous les journaux? On aurait dit que je me faisais donner des éloges, que j'étais l’auteur de ces articles... Au nom du ciel, tenons-nous-en là, et ne demandons plus rien. Nous règlerons seulement notre ambition de fortune et nous lobtiendrons très facilement... Je t'embrasse... Tu vois que je t’écris exactement. Envoie chercher le tailleur Le Bon et fais faire mon habit de pair, pour que je l’aie en arrivant. Tâche que les fleurs de lys ne soient pas trop mesquines, »

H (Page 189).

Le rédacteur des Annales romantiques rapproche de ces lignes quelques textes analogues.«Levez-vous, orages désirés, etc. » En 1823, au mois d'octobre, quand Cha- * teaubriand souhaitait si vivement d’aller avec Mme de C... à Dieppe, il se promettait bien des joies, et de toutes sortes, mais, entre les plus tentantes, celle d’une tempête d’automne, la nuit. En 1814, il écrivait à Mme de

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