Trois amies de Chateaubriand

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66 TROIS AMIES DE CHATEAUBRIAND

Pa peinte. Beaucoup plus tard, et non comme tout d’abord il la vit. Enfin, longtemps après qu’elle fut morte, il se souvint d’elle comme cecit. De figure, « plutôt mal que bien ». Mais il y avait les yeux! « Ses yeux, coupés en amande, auraient peut-être jeté trop d’éclat,si une suavité extraordinaire n’eût éteint à demi ses regards en les faisant briller languissamment, comme un rayon de lumière s’adoucit en traversant le cristal de l’eau. Quand une voix amie appelait au dehors cette intelligence solitaire, elle venait et vous disait quelques paroles du ciel...»

. Cette voix amie qui appelait au dehors cette intelligence solitaire, ce fut la voix de l’enchanteur, la voix de René. Et quelles paroles échangèrent-ils? Päroles du ciel et paroles de la terre : paroles d'amour.

Atala venait de paraître; et cette histoire tendre et lointaine, toute parfumée de l'odeur des forêts exotiques, ravissait les imaginations. Pauline de Beaumont disait : « Le style de M. de Chateaubriand me fait éprouver une sorte de frémissement d'amour; il joue du clavecin sur toutes mes fibres. » Comme elle est bien de son époque, et presque de la nôtre, cetie petite Mme de Beaumont, si nerveuse et qui parle de ses nerfs! Mme de La Fayette, qui eut peut-être la plus vive sensibilité des contemporaines de Jean

4. J’emprunte ces indications au premier livre de la seconde partie des Mémoires d’outre-tombe, qui fut composé, - — dit M. Edmond Biré, — en 1836-1837 et revu en 1846. à