Trois amies de Chateaubriand

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70 TROIS: AMIES DE CIHATEAUBRIAND

cient à la fois de ce que réclamait l'opportunité sociale et aussi de ce que Chateaubriand pouvait faire!

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Chateaubriand, qui désire de se documenter, demande bientôt’ des livres. Le délicieux Joubert indique obligeamment le moyen de se procurer ces livres-là. Mais il insiste : il veut que Chateaubriand «n’en fasse pas trop ».. Il écrit : « Notre ami n’est point un tuyau, comme tant d’autres; cest une source, et je veux que tout paraisse jaillir de lui. Qu'il:file la soie de son sein, qu’il pétrisse son propre miel, qu’il chante son propre ramage; il a son arbre, sa ruche et son trou : qu’a-t-il besoin d'appeler là tant de ressources étrangères?.. »

Et puis encore : « Bossuet citait, mais il citaït en chaire, en mitre et en croix pastorale; il citait aux persuadés.. » C’est bien, d’avoir indiqué à l'ami de Pauline de Beaumont qu’il n’était pas un évêquel Et, sans plaisanterie, c’est bien, de lui avoir mdiqué les conditions différentes d’une apologie chrétienne qui se produirait, en plein xvne siècle, sous les auspices de l'aigle de Meaux, et d’une autre qui surviendrait au xrx° siècle commençant, par l’œuvre d’un jeune poète dont la sensibilité, soudain, s’était émue. « Que notre ami nous raccoutume à regarder avec : quelque faveur le christianisme, à respirer avec quel- | que plaisir l’encens qu’il offre äu ciel, à entendre ses cantiques avec quelque approbation : il aura fait ce