Trois amies de Chateaubriand

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80 TROIS AMIES DE CHATEAUBRIAND

Devant le tribunal révolutionnaire, elle avait été

l'une de ces petites femmes étonnantes que suscita de leur futilité une superbe bravoure. Elle répondit aux interrogatoires avec une impertinence héroïque ; et elle fut sauvée par hasard, un Jacobin s'étant amouraché d'elle et ayant, au risque de tout, dissimulé au jour le jour le dossier qui la livrait à la guillotine. Son mari était courageusement mort sur l’échafaud. Elle avait pour mère cette Sabran qui épousa, en deuxièmes noces, le chevalier de Boufflers ; et le chevalier de Boufflers appelait la petite marquise « reine des roses ».

Après la mort tragique de son mari, la petite marquise n’écarta point délibérément l'idée d'un nouveau mariage. Elle eut des prétendants et ne les découragea pas tout de suite. Mais, au bout du compte, elle les éconduisit et demeura en attente

alarmée, un peu farouche, un peu démoralisée, offerte à l’occasion qui lui ravirait le cœur,

Puis elle rencontra Chateaubriand?.

Elle le rencontra en 1802 ou en 1803, d’abord, C'est là le pathétique de l'aventure. En 1803, Chateaubriand était l'ami adoré de Pauline de Beaumont; et, s’il ne l’aimait plus passionnément, du moins avait-il, aux yeux de cette amoureuse, l'air de l'aimer. La trahison n’est pas douteuse; et elle n’est pas non plus très jolie.

1. Voir l’Appendice (C).

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