Trois amies de Chateaubriand

82 TROIS AMIES DE CHATEAUBRIAND

me tue. Je ne pourrai, pour comble de malheur, vous voir avant deux heures, cet après-midi. Au nom du ciel, ne partez pas! Que je vous voie au moins encore une fois! Êtes-vous malade?.… »

M. Bardoux conjecture que Mme de Custine était sur le point d’aller à Fervaques. Elle ne partit pas.

Mais, quant à ces empêchements qu'avait sans cesse Chateaubriand et qui, avec tant de régularité, le tenaient jusqu'à deux heures, — qu'est-ce que c’est que ces empêchements?... J’ai bien peur qu'ils ne viennent de Pauline de Beaumont. Et, si j'en ai bien peur, c’est que Chateaubriand les considérait — par écrit — comme « le comble du malheur... » Il était si éperdûment futile...

Constatons aussi qu’il la ménageait. C’est bien. Seulement, il n’y a rien de plus triste au monde que ces suprêmes ménagements de l'amour périmé, Les attentions de pitié, voilà le régime de la période où était arrivée Pauline de Beaumont,

Entre la troisième et la quatrième des lettres de 1803 que la marquise de Custine reçut de Chateaubriand, M. Bardoux risque une hypothèse; et il la présente comme un fait. Mme de Custine serait allée voir Chateaubriand, eh! dans la chambre qu’il occupait à l’hôtel d’Étampes, rue Saint-Honoré. Je ne dis pas non; seulement, comme M. Bardoux, je n’en sais rien.

Ïl est vrai que la quatrième lettre, écrite dès l'aube, suppose un vif agrément de la veille, à l'hôtel