Un agent secret sous la révolution et l'empire : le Comte d'Antraigues

L'ÉVASION. — LA DISGRACE. TL

quatre pour dérouter les espions de M. Bonaparte, logés dans la maison... »

« Mon conducteur m'avait assuré qu’à quatre heures du matin on ouvrirait une église de Milan appelée San Celso et qu'on y dirait la messe à l'aube du jour... En effet il me conduit en vue de cette église, me la désigne de loin. Nous convenons que je me placerai dans le premier confessionnal à droite en entrant, et lui me quitte et se rend pour préparer ma petite carriole, et épier l'ouverture des portes. Je m'avance done seul à cette église. Il faisait déjà grand jour, j'en trouve toutes les portes fermées. Je pris aussitôt mon parti; je ne pouvais m’éloigner sans me perdre. Je me plaçai sur un banc à la porte de l’éjlise, le visage tourné contre la place pour n'avoir pas l'air de me cacher. Mais en même temps je me mis une paire de lunettes vertes sur le nez, tirai un bréviaire de ma poche et commençai à prier avec beaucoup d'attention... J'attendis trente-sept minutes; les portes s’ouvrirent, et je me précipitai dans le confessionnal désigné. À peine j'y étais placé que j'aperçus mon guide au fond de l'église. Je le suis, je monte en voiture... » Il put gagner aïnsi sans être poursuivi Côme, puis Bellinzona. Son départ paraît avoir passé absolument inaperçu. Ce fut seulement Le 4 septembre que son évasion fut dénoncée à la place; et le 14, il y eut ordre d'imprimer dans les feuilles françaises de Milan les pièces relatives à cette affaire (1).

(4) Vignolles à Berthier, # septembre (18 fructidor). — Le chef d'état-major par intérim (Dessoles) à Vignolles, 1# septembre (28 fructidor). (Archives de la guerre.) — Cf. la France vue de, l'armée d'Italie, n° XI, 2 vendémiaire an VI. Ce journal n'eut que dix-huit numéros.

Dans une lettre à Besborodko, du 28 octobre 1797 (A. M),