Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)
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Mais il demeura au fond, malgré les apparences, parmi les aristocrates autrichiens et dans l’entourage de Metternich, le rationaliste protestant qu’il avait toujours été. C’est ce qui fait chez lui l’importance de toute sa période de formation. Il fut de ceux qui se restent fidèles à eux-mêmes au cours de toute leur vie. À travers une @es périodes les plus troublées de l'Histoire et le désordre de sa propre existence, Prussien ou Autrichien, publiciste ou homme d'Etat, Frédéric de Gentz garda en lui l’empreinte du protestantisme luthérien, de lAwfalrung et de la doctrine kantienne.
C'est pour cela que, plus encore que Metternich, l'opposition libérale de 1820 le considéra — et pas tout à fait à tort — comme un homme d’un autre âge: mais ce n’est pas chez les fanatiques des Croisades ou des guerres de Religion qu'il fallait rechercher ses ancêtres intellectuels, c’est chez les hommes que les opposants de 1820 invoquaient le plus souvent comme leurs patrons. À un certain point de vue et à un certain moment de sa vie, Gentz fut en retard sur son époque, non pas de quatre cents ans comme on l’a prétendu. mais de quarante ans. Son idéal resta jusqu'à sa mort l’Europe de la fin du X VIlIme siècle.
Pour qu’un homme aussi éclairé, aussi prévenu contre les inconvénients des systèmes politiques, soit demeuré aussi obstinément attaché à un sys-