Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)
Herder, au nom de l’école historique, fera l'objet de ses attaques. Tous les rationalistes avec Iselin croient au perfectionnement indéfini de l'humanité, dont ils voient l'idéal plus ou moins réalisé dans lPEurope du XVII siècle. Jamais une pareille culture n’a été atteinte dans le monde, jamais les sciences et les arts ne sont arrivés à un tel développement, jamais l'instruction, jamais les lumières n'ont été aussi répandues. Cet évangile du rationalisme du XVIII» siècle, cet acte de foi en la grandeur de son époque, ont été familiers à Gentz dès ses années de collège, et il n’en est jamais entièrement revenu. En 1795, dans son article sur l/nftuence de la Découverte de l'Amérique, il exprime très nettement cette idée du perfectionnement illimité de l'espèce humaine. « L'idée d’une perfectibilité indéfinie, dit-il, est une idée de la raison aussi l'humanité depuis les origines jusqu'au XVIIIse siècle. Voir notamment dans : Isaac Iselin : Ueber die Geschichte der Menschheit, neue und verbesserte Auflage. Zürich 1770. Band 2, p. 251 à 437; le huitième livre intitulé: Von den Fortgängen des gesltleten Standes bei den heutigen euwropäischen Nationen. Les chapitres particulièrement visés par Herder semblent être les suivants : Vierzehntes Hauptstück: « Glüekliche Ausbreitung des Lichtes », p.818 à 321. — Sechs und zwanzigstes Hauptstück: «Ausbreitung der schünen Wissenschaften und Künste im siebzehnten Jahrhundert, auch der Naturlehre und der Kritik », p. 361 à 367. — Neun und dreissigstes Hanptslück : « Allgemeine Betrachtungen über die gegenwärtigen Zeiten. Aussichten», p.422 4437. — Comparer Herders sämtliche Werke,
herausgegeben von Bernhard Suphan. Berlin 1877, Band 5, p. 590 et suiv.